La souffrance est universelle.
Avez-vous déjà vécu cette expérience spirituelle d’être découragé, dans un moment de souffrance, en combat intérieur contre votre mental, et qu’un Être vienne à votre rencontre de façon inopinée et vous apporte réconfort en vous offrant son aide?
Probablement que ça vous est déjà arrivé.
C’était parce que vous étiez triste d’avoir perdu, parce que les événements ne se déroulaient pas comme vous pensiez pouvoir les contrôler, parce que vous vous sentiez anxieux, rejeté, abandonné, soumis, contrôlé, en colère, trahi, rempli de ressentiments. Sans égard aux raisons et à l’importance que vous y accordez, cela se résume par cette forme universelle qu’est la souffrance.
Peu importe votre pays, votre éducation, peu importe votre passé, et la quantité de regrets et de blessures que vous avez, nous sommes semblables dans la souffrance. Voilà un point que nous avons en commun qui nous permet de nous rapprocher, de nous «connecter» ensemble. Se comprendre.
Rappelons-nous que nous sommes interdépendants entre êtres vivants. Autant la nature revigore notre énergie, que le contact avec notre animal de compagnie puisse mettre un baume sur nos journées difficiles, autant les relations humaines saines et authentiques nous apportent cet appui nécessaire lorsque nous vivons l’isolement et que nous souffrons.
Notre tête produit énormément de pensées et la grande majorité de ces idées sont inutiles, voire nuisibles. Des phrases non terminées, des scénarios catastrophiques, des souvenirs envahissants nous rappelant qu’un nœud doit être dénoué, qu’une boucle doit se boucler.
Vient ensuite l’analyse de ces pensées qui ne sont pas moins incomplètes et malveillantes.
Dans ce film à petit budget qui nécessite pourtant beaucoup de ressources, qui tourne en boucle dans notre tête, on s’attribue des rôles de gestionnaire, de valeureux guerriers ou de pitoyables victimes. Ce qui est lourd surtout, en plus d’être acteur, c’est que nous voulons être en même temps producteur, scénariste, réalisateur, caméraman et critique de films. On veut tout contrôler et nous négligeons notre rôle principal. Demeurons l’actrice ou l’acteur de notre vie. Simplement.
Donc ce film d’horreur qui ne verra jamais le jour, la plupart du temps nous créons des scénarios fictifs qui nous font inutilement souffrir.
Il arrive que nous ayons besoin de nous faire rappeler notre texte, qu’on nous coupe nos scènes de cabotinage, que ce soit la vie ou les gens qui nous envoient des messages évocateurs. Nous devons voir ces messages, ces signes, avec ouverture d’esprit. En nous ouvrant, nous entrons en symbiose avec ce qui est vivant, car seul et isolé, nous mourrons de l’intérieur. Nous avons besoin des autres.
Élever son esprit
Et si plutôt que d’opérer nos tâches quotidiennes de façon systématique, pour certain dans un état constant d’urgence, nous nous tournions vers les autres afin de forcer la lenteur et voir tout ce qui est. Voir la vie dans sa globalité plutôt que par le prisme de notre petite vie insignifiante par rapport à l’univers.
Nous construisons des formes superficielles d’activités en leur accordant plus d’importance que le fond du sujet, notre existence. Nous, en tant qu’Être spirituel.
Eckhart Tollé nous rappelle que nous sommes avant tout des Êtres spirituels qui vivent une expérience humaine et non l’inverse.
Il nous est tous arrivé de nous questionner sur le sens de notre vie et à quoi servent nos activités quotidiennes. Certains d’entre nous, sans réponses claires, poursuivent leur route dans la broussaille, sans plan, sans boussole. Et c’est triste. C’est d’autant plus triste qu’ils entraînent malheureusement avec eux beaucoup de gens dans des chemins faciles et pourtant qui mènent trop souvent à la souffrance.
Trouver un sens à sa vie, c’est d’abord accepter que nous n’en sommes pas le centre. La vie existe et la Terre tourne sans moi. La vie est possible grâce à une symbiose d’éléments qui interagissent entre eux. Les atomes, les plantes, les humains font partie de ces éléments. Nous sommes énergie et nous avons la responsabilité d’entretenir cette énergie, car elle est un vecteur important de bonheur, de profondeur, de bonnes relations, de changement et d’évolution.
Si un jour je me lève malheureux ou pire si cela fait des années que je m’apitoie sur mon «sort» et que je «fabrique» du ressentiment en série, tout autour de moi, j’affecte les autres en plus de m’imposer cette perception négative de moi-même. Je suis devenu un preneur d’énergie alors que ce qui me rend heureux, libre et léger, c’est de donner de l’énergie, car c’est en donnant que l’on reçoit le plus. Pour ceux qui n’ont jamais expérimenté ce phénomène, il ne sera jamais trop tard pour commencer à le vivre.
Nous avons tous en chacun de nous cette lumière qui peut jaillir si nous la reconnaissons et en prenons soin.
J’aime me comparer à un aimant. Je peux attirer ou repousser, tout dépend de l’angle que je souhaite prendre. Donc tout part de ma perception de la vie.
Ma clé à moi est l’estime de soi. En piètre état la plupart du temps, chaque jour, je dois rééquilibrer ma perception de moi et celle que les autres ont de moi. Cet exercice, fait en pleine conscience, m’apporte réconfort et comble ce vide intérieur que j’éprouve souvent comme s’il manquait quelque chose à ma vie.
Alors qu’auparavant je tentais désespérément de remplir ce vide, de substances, d’attente des autres, de stimulations extérieures, aujourd’hui je me rappelle cet Être spirituel que je suis. Que mon bonheur est l’addition des petits moments heureux de chaque jour. Concrètement, je diminue mes attentes envers moi-même et les autres, et je me concentre sur ce que j’ai déjà qui m’apporte du bien dans ma vie. Chaque matin je nomme une ou plusieurs choses dont je suis reconnaissant et le soir je tente de faire le ménage intérieur en avouant mes torts si je n’ai pas réussi à le faire spontanément. Avec un petit effort chaque jour, sans me mettre de pression, je réalise que ma vie avance et pourtant, j’ai tant de montagnes à surmonter, mais plutôt que de rester figé par l’anxiété que me causent ces montagnes, j’ai décidé d’avancer à petits pas, et me voilà fort loin devant celui que j’étais il y a à peine quelques années. Donc je m’élève vers une meilleure version de moi-même tout au long de mon parcours.
Voilà un sens, une direction. Devenir un meilleur être humain. Ainsi, faire des pirouettes pour être apprécié en tant qu’employeur ou employé, fils, frère, père et conjoint, perd de l’importance. Je n’ai plus à me battre pour être reconnu à travers ces différentes formes si mon but premier et fondamental est de rayonner et de vibrer pour le bien commun.
Autrement dit, les différents objectifs dans notre vie au quotidien seront accomplis sans autant d’efforts et d’entêtements qu’auparavant si notre but est clair et défini et que nous acceptions que nous ne contrôlons que très peu d’éléments dans ce bas monde. Il suffit que je me concentre sur une petite action par jour, que je garde le contrôle sur une seule chose, ma constance dans l’atteinte de mon but, jour après jour et de laisser aller tout le reste, et la vie fait bien mieux que moi les choses. Plus je m’entête à vouloir contrôler ma vie, plus j’en perds le contrôle. C’est un phénomène que j’ai expérimenté dans la foi en la vie. Cette énergie qui nous unis tous, cette interrelation et cette dynamique synchronicité des évènements m’ont fait réaliser que tout est plus simple quand je laisse la Terre tourner telle quelle, sans réagir à ce qui «Est». Pendant que je cesse de travailler sur les autres et tout ce que je ne pourrai jamais contrôler, c’est du temps gagné à travailler sur moi.
Ce n’est pas égoïste de prendre soin de soi, car cela sert notre entourage et tous les Êtres que nous croiserons sur notre chemin. Les animaux le savent, ils le sentent quand nous sommes torturés de l’intérieur, ils réagissent négativement. Et au contraire, ils viennent vers nous lorsque nous sommes libres et en paix. Cette relation est identique avec les autres êtres humains, si nous passons au-delà des filtres de notre si «importante» intelligence.
Ce qui m’a inspiré l’écriture de ce billet est un événement que j’ai vécu récemment au magasin de rénovation. Je tenais à le partager, car cet homme, cet entrepreneur en construction qui m’a approché dans la file d’attente pour venir me proposer de l’aide alors que mon projet de construction allait encore devoir être remis pour une raison hors de mon contrôle (service de coupe fermé), m’a rappelé que nous ne sommes pas suffisamment nombreux à faire don de soi. Son geste simple et empathique à généré en moi une puissante énergie positive au point de continuer son chemin vers d’autres humains tout le reste de la journée. L’effet est exponentiel.
Un simple geste d’entraide a un impact beaucoup plus grand que nous le croyons.
Parfois il s’agit que de mots doux et bienveillants. C’est simple et puissant. Et pourtant, si nous n’arrivons pas encore à être bienveillants envers nous-mêmes et à nous donner de l’amour chaque jour, il est impossible de partager et de donner au suivant. Si j’ai entrepris cette activité sans but lucratif de «nous» écrire, c’est bien parce que je sais pertinemment que donner de mon temps, pour moi n’est pas synonyme de perte de temps.
Je vous souhaite de prendre soin de vous, pour vous et pour le bien de l’humanité.


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